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Reserves d'Etat du Baïkal

La réserve Baïkalski

La réserve Baïkalski se trouve au bord sud du lac Baïkal, dans le système montagnard de la chaîne Khamar-Daban.

Cette réserve d’Etat, fondée en 1969, a acquis le statut d’une réserve de biosphère et on l’a inclue dans le système international des territoires protégés. La superficie totale de la réserve est de 166 milles ha. Les objectifs principaux de son activité sont l’étude des processus naturels sans intervention humaine, la reconstruction et la protection des complexes naturels du bord sud du lac aussi bien que l’introduction dans les territoires voisins d'une faune, objet du goût un peu trop prononcé des amateurs de chasse et de pêche pour ces espèces endémiques.

La plupart du territoire de la réserve est occupée par des montagnes avec un réseau bien développé de rivières et de lacs tandis qu’une partie insignifiante du relief est représenté par des vallées et de nombreux marais. La présence de plusieurs kars, vallées en auge, et de formes de relief aplanies sont des vestiges de l’ancienne glaciation. Le territoire de la réserve est symétrique grâce à la chaîne Khamar-Daban qui s’étend d'est en ouest. Sa hauteur maximale dans la partie centrale est de 2000-2300 m. La proximité du lac Baïkal et la hauteur de la chaîne Khamar-Daban ont influencé la propagation de la faune de la réserve tout comme la diversité de son climat.

La température moyenne de l'air sur le rivage du Baïkal est de +14°C en juillet, et -17°C en janvier tandis que la température annuelle moyenne est de -0,7°C, à -6°C et dans les montagnes, de +18+19°C en juillet et de -26-27°C en Janvier.

La végétation de la réserve dépend de la différence d’altitude.

Tout d’abord on rencontre des boulaies éclairées sur les plateaux qui cèdent ensuite la place à la zone des montagnes et des forêts caractérisée par la taïga de cèdre et de sapin.

Plus haut sur les pentes on peut voir des cèdres nains et des forêts qui deviennent très clairsemées aux endroits extrêmement humides où s'alternent clairières marécageuses et tourbeuses couvertes de laîche, de vératre et de potentille des marais. Encore plus haut se trouvent des alpages avec des clairières couvertes de trolles oranges.

Les sommets de la chaîne Khamar-Daban sont occupés par la toundra avec une faible végétation - mousse, lichen et bouleaux nains.

Du haut de ces sommets un panorama charmant de la réserve Baïkalski s’offre à nous : rivières impétueuses, chutes d’eau, lacs, et toutes les couleurs de la taïga exubérante. Beaucoup d’espèces de plantes qui poussent dans la réserve sont endémiques et représentent même des vestiges d'une ancienne végétation. En outre, plus de 100 espèces de plantes sont médicinales.

La faune de la réserve est très variée et mérite de s'y intéresser. Plus de 300 espèces d'animaux vertébrés habitent le territoire de la réserve. Le beau cerf élaphe - l’espèce la plus importante des ongulés dans la réserve – pâture dans des alpages. Plus haut, dans la toundra, le renne fuit les insectes en allant sur les vastes territoires couverts de neige. Les autres ongulés que l’on peut trouver dans la réserve sont les élans, chevreuils, chevrotains et sangliers. Parmi les grands carnassiers les loups et les ours bruns sont très nombreux. On trouve aussi des animaux plus rares comme le lynx et le glouton. Quant aux petits animaux, on peut trouver partout des zibelines, visons, écureuils, tamias et pikas. Les espèces plus rares sont la belette, le solongoï (une variété de la belette) et certaines espèces de chauve-souris.

On ne peut pas imaginer la forêt sans les oiseaux. On en compte plus de 260 espèces dans la réserve.

Parmi les animaux à sang froid on trouve la vipère, la grenouille des champs et le gloydius (un serpent venimeux).

Les insectes représentent le groupe le plus nombreux des animaux de la réserve. On peut les trouver partout : dans l’air, dans l’eau, sur la terre et dans le sol.

Des stations scientifiques ont été construites dans la réserve pour mener en permanence des études sur son développement et celui de ses habitants. La réserve est aussi une base où les étudiants des différentes universités russes viennent faire leurs stages.

La réserve Baïkalo-Lenski

La réserve d’Etat Baïkalo-Lenski se trouve au bord nord-ouest du lac Baïkal et englobe les bassins de la haute Léna et de ses affluents - les rivières Kirenga, Tongoda, Mali Annoï et Bolchoï Annoï qui prennent leurs sources dans la chaîne Baïkalski. La réserve comprend une partie du bord du lac Baïkal dont l’étendue est de 100 km – elle va de la rivière Kheïrem jusqu’au cap Iélokhine.

La réserve a été organisée en 1986 dans le but de sauvegarder les espèces naturelles du nord du Baïkal. Sa superficie est de 659919 ha. La réserve Baïkalo-Lenski est la plus grande zone naturelle protégée dans la région du Baïkal et occupe le 14ème rang des réserves en Russie d’après ses dimensions. La longueur de la rivière Léna lui vaut la première place en Russie et le 10ème rang mondial en termes de dimension. C’est sur le cap Iélokhine que se trouve la frontière entre la région d’Irkoutsk et la République de la Bouriatie.

La plupart des territoires de la réserve sont occupés par la taïga (de différents types) où le cèdre, l'épicéa, le sapin et le mélèze de façon prédominante. Le long des rivières poussent des peupliers où se trouvent des marais. Les pentes y sont recouvertes de mélèzes et de pins. Plus haut sur les pentes on peut trouver des broussailles de cèdre et de bouleau nains. Des vestiges des anciennes steppes se sont conservés sur les bords du Baïkal. Les forêts couvrent une superficie de 570 milles ha, les prés occupent quant à eux 1500 ha et les bassins d’eau en occupent 1600 ha.

On compte plus de 800 espèces de plantes dans la réserve dont 36 espèces sont endémiques à la Sibérie et 9 espèces sont inscrites au le Livre rouge. On trouve également dans la réserve 230 espèces de mousses, 248 espèces de lichens et près de 100 espèces de champignons.

La réserve est peuplée par 48 espèces de mammifères et 240 d'oiseaux. La réservé est connue pour le grand nombre de ses ours. Ce n’est pas par hasard qu’une des concessions forestières est nommée « Le bord des ours bruns ». Parmi les autres animaux qui habitent la réserve, on trouve les cerfs élaphes, les rennes, les marmotte du Kamtchatka, et les phoque du Baïkal. On peut y rencontrer des oiseaux rares et intéressants, tels que le pygargue à queue blanche, le cigogne noire, la macreuse brune, le tadorne casarca, la grue cendrée, le faucon pèlerin, et la becasse solitaire.

Les bassins d’eau sont pleins d’espèces de poisson d'exception : l'ombre de Sibérie Orientale, la truite sibérienne, et le corégone.

La réserve possède beaucoup d’endroits plein d'attrait pour les touristes : la source de la rivière Léna (à 12 km du lac, il faut passer un sentier à travers le passage Solntchepad’), le cap Ryti – un tronçon de la rive sacré pour les autochtones ou se trouve un défilé grandiose, les sommets de la chaîne Baïkalski près des caps Sredni Kedrovi et Verkhni Kedrovi – ils représentent les restes des plus anciens volcans dans le monde.

La réserve Bargouzinski

La réserve de biosphère d’Etat Bargouzinski se trouve dans la Transbaïkalie, sur les pentes ouest de la chaîne Bargouzinski qui encadre le lac Baïkal. Elle est la plus ancienne et l’unique réserve d’Etat fondée avant la Révolution de 1917. La raison principale de sa création a été une baisse catastrophique du nombre des bêtes à fourrure, en particulier, de la zibeline. Pour prévenir l’extermination complète de ces animaux, le gouvernement a décidé de créer une zone spécialement protégée.

Après la création de la réserve, la population autochtone, les Evenques, s’est déplacée au niveau du bassin de la rivière Tompa, au nord de la réserve Bargouzinski et de la réserve de chasse de l’Etat voisin.

La réserve Bargouzinski fait partie des territoires inscrits au patrimoine mondial et culturel de l’UNESCO.

La réserve va des bords du lac aux pentes des montagnes qui l’entourent, on peut voir sur son territoire des forêts, des alpages et des sommets nus. L'altitude maximale de la réserve est de 2652 mètres. La chaîne principale se caractérise par des formes alpines très prononcées : une chaîne de sommets pointus, des crêtes rocheuses et des pics couverts de neige pendant presque toute l’année qui se terminent assez souvent par des roches d’aplomb. Il n’y a pas de vraies glaciers dans la chaîne Bargouzinski mais il arrive que la neige qui s’accumule sur les pentes nord ne fondent pas jusqu'à l'année suivante.

La réserve Bargouzinski est l’endroit le plus froid du rivage du Baïkal. La température annuelle moyenne de l’air dans la cité Davcha, qui se trouve juste au centre de la réserve, est -3,8°C. Selon les conditions climatiques cette partie du rivage est proche en termes de températures des régions nord de la mer d’Okhotsk.

La glace sur le lac y disparaît début de juin. Le lac gèle ensuite vers début janvier.

La végétation de la réserve n’est pas homogène et représente un mélange de taïga, de conifères propre aux régions de l’Altaï et des monts Saïan, et de forêts de mélèzes typiques à la Sibérie Orientale.

Il y a beaucoup d’espèces rares sur les territoires qui entourent le Baïkal. Toutes ces espèces ont besoin d’une protection spéciale. C’est la végétation entourant les sources thermales qui est surtout unique – ce sont 30 espèces que l’on ne peut trouver nulle part ailleurs. On trouve dans la réserve l'airelle rouge, la myrtille, la groseille, la framboise, et beaucoup de cèdres. Une telle abondance de baies et de noix nourrit un grand nombre d'animaux, les ours bruns en premier lieu. Outre l’ours la réserve est peuplée par 40 autres espèces de mammifères typiques de la taïga. Les espèces les plus connues sont l'écureuil, le tamia, l'écureuil volant, le chevrotain, la zibeline, le lemming, le kolinski, le chevreuil, le cerf élaphe, le renard, le loup, la belette, l'hermine, le glouton, le lynx, le lièvre et l'élan. Le phoque "nerpa" est une espèce endémique du lac Baïkal, dont les ancêtres habitaient jadis les mers du nord. La réserve abonde en oiseaux parmi lesquels on peut trouver des espèces très rares la pygargue à queue blanche, le faucon pèlerin, la cigogne noire et le harle.

Parmi les animaux à sang froid on trouve des grenouilles, des lézards, des hynpbiidae et quatre espèces de serpents : couleuvre, vipère, érix et gloydius.

Les eaux du Baïkal près du bord de la réserve sont habitées par l'omoul, le corégone, l'ombre blanc et noir, la truite saumonée et l'esturgeon du Baïkal qui reste une espèce rare.

A présent, toute activité sur le territoire de la réserve, y compris l’organisation de voyages touristiques, est interdite afin de protéger ses animaux et ses plantes uniques. Pour visiter la réserve, il est nécessaire d’obtenir une permission spéciale. On ne peut s’y déplacer qu’en étant accompagné d’un garde forestier qui surveille le territoire de la réserve.

Synthèse et traduction par © Pavel Ageychenko
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