Lac Baïkal Logo
culture
Sommaire

Le Bouddhisme

Le bouddhisme en Sibérie

Le bouddhisme est apparu sur le territoire de la Transbaïkalie (territoires à l'est du lac Baïkal) au 18-19 ème sciècle. En 1723 la Transbaïkalie a vu arriver des lamas de la Mongolie et du Tibet et apparaître des écoles de médecine tibétaine. C'est donc en 1741 que l’impératirice Ielizavéta Pétrovna (Elisabeth 1ere de Russie) édite un decret selon lequel on reconnait et valide l’existence de la foi lamaïste en Bouriatie avec la construction de 11 Datsanes. La propagation du lamaïsme provoque la disparition de la religion traditionnelle des Bouriates, le Chamanisme.

Les divinités que les Bouriates vénéraient autrefois sont assimilées aux divinités bouddhiques et les chamans reçoivent de nouveaux noms tibétains. Cependant, après la Révolution d’Octobre, une lutte contre le bouddhisme commence à poindre et l'on a fermé un grand nombre de datsanes.

Leur restauration ne commence que dans les années 1950. Aujourd'hui on continue à construire de nouveaux Datsanes dans la région de la Bouriatie.

Origines du bouddhisme

Le bouddhisme est une des religions les plus anciennes du monde issue des enseignements de Gautama Bouddha au 6ème sciècle avant notre ère. Cependant, selon certains scientifiques indiens, le bouddhisme serait apparu plus tôt, au 7ème siècle avant J.-C. Le bouddhisme a pour base quatre nobles vérités : la vérité de la souffrance ; la vérité de l'origine de la souffrance ; la vérité de la vraie cessation de la souffrance (par l’élimination des ses causes de celle-ci); et la vérité du chemin menant à la fin de la souffrance.

Dans sa variante classique le bouddhisme représente une philosophie et une éthique. Le but des pratiquants étant d’atteindre le nirvana, c’est-à-dire l'état de bien-être intérieur et de la libération de son "soi" du poids du monde en entrant dans le cycle éternel de la réincarnation. L'atteinte de cet état de béatitude spirituelle se fait par la voie de l'humilité, de la générosité, de la pitié, de la non-violence et du contrôle de soi-même.

Le bouddhisme est de nos jours très répandu au Tibet, en Thaïlande, au Sri-Lanka, au Cambodge, au Viêt Nam, en Corée et au Japon tout comme en Birmanie, en Mongolie et en Chine. Il était aussi autrefois pratiqué sur le territoire russe dans le Caucase jusqu’à l’île de Sakhaline. Aujourd'hui c'est la religion officielle de la Bouriatie, de la république de Touva et des steppes de Kalmoukie.

Tous les courants du bouddhisme ont leurs propres ordres monastiques dont les membres sont maîtres et ministres du culte pour les laïques; mais de nombreuses variantes démontrent aujourd’hui la variabilité des croyances aussi bien que des pratiques religieuses.

La biographie du fondateur du bouddhisme, Bouddha, n’est connue que selon les récits de ses adeptes. Les récits de la vie du Bouddha se sont transmis par voix orale et n'ont été mis par écrit que quelques centaines d'années après sa mort.

Gautama Bouddha est né dans le sud du Népal dans une famille royale au 6 ème sciècle avant J.-C. et a été nommé Siddhartha. L'histoire veut que l'on ait prédit à ses parents que leur fils serait soit un grand Roi soit le "Maître" de la pensée de l’Univers . Ayant fermement décidé que son fils serait son successeur, le père du Bouddha, apeuré pris toutes les mesures pour empêcher Siddhartha d'être exposé aux souffrances du monde. Gautama étant un homme porté à la réflexion, c'est fatigué par son mode de vie oisif qu'il se tourna vers la religion.

A l’âge de 29 ans il vu quatre signes qui détérminèrent son destin. Pour la première fois de sa vie Siddhartha fut confronté, à la vieillesse en voyant un vieillard; puis à la maladie à la vue d'un homme malade et mourant , puis à la mort sous la forme d’un cadavre et enfin à la résignation à la vue d’un moine miséreux et errant sans but.

Toutes ces personnes étaient des dieux ayant pris cette apparence pour aider Siddhartha à devenir Bouddha (« l’Eveillé »). La nuit suivante il quitta le palais et s’établi dans une forêt comme ermite.

Après six ans de recherches et de réflextions menées sous la conduite de différents maîtres religieux et ayant acquis un éveil absolu, Bouddha atteint le niveau de détachement complet d'avec le monde : le nirvana, qui signifie la fin de toute souffrance. Prêchant pour la libération des souffrances et l’obtention du nirvana, Bouddha trouva de nombreux adeptes et créa bientôt son propre ordre monastique.

Gautama Bouddha meurt à l’âge de 79 ans.

Bouddha n'était donc pas un dieu, ni un prophète, ni l'incarnation d'un dieu, mais le grand homme qui acquit la libération totale et la vraie sagesse grace ses efforts et qui devint un maitre spirituel sans pareil.

Boudhha a montré aux gens le chemin de leur propre salut, décrivant l'Homme idéal comme étant l'harmonie véritable entre la sagesse et la compassion...

Le bouddhisme est traditionnellement divisé en Mahayana (« grand véhicule ») et Theravâda (« doctrine des Anciens »). Au 3ème sciècle avant notre ère une grande assemblée des moines bouddhiques a révélée des divergences ai sein des différentes écoles de la réligion. La doctrine approuvée et adoptée par cette assemblée a été appelée Theravâda. Selon Theravâda l’Univers est en changement constant. Tout ce qui existe comme la vie d’une personne n’est pas permanent. Tout n'est que cycle. L’homme ne possède pas un « moi » constant et immuable. Chaque personne est une unité de cinq composants physiques et mentaux changeants : corps, sensations, perceptions, formations mentales et conscience, unités qui ne représentent aucune essence permanente. L’homme est responsable de son salut et ce dernier ne dépend pas de la volonté des dieux. L’assistance des dieux n’est pas concidérée comme obligatoire pour suivre le chemin vers le nirvana. Le courant de Theravâda est la croyance la plus répandue au Népal, au Tibet, dans une partie du Japon et en Russie (Bouriatie, Touva).
La philosophie de Mahayana a été créée quant à elle à peu près au 2ème sciècle de notre ère. Elle se différencie du Theravâda par l’aspiration au salut de tous les êtres vivants, ce qui sousentend un amour et une compassion sans limites envers eux.

La philosophie de Bouddha se distingue par sa profondeur et sa haute moralité. Bouddha a établit une nouvelle façon de se libérer des souffrances du monde, libération qui consiste en la conception de « quatre grandes vérités ».

La première vérité est celle de la souffrance.

Selon cette vérité, la souffrance est propre à toute vie et présente durant la totalité de son déroulement; (dans la naissance, les maladies, la vieillesse, et la non-obtention du désire).

La deuxième vérité expose l’origine de la souffrance.
La souffrance prend naissance dans le désir synonyme de passion, et donc de souffrance qui aboutit à la création de nouveaux désirs.

La troisième vérité est celle de la cessation de la souffrance. La cessation de la souffrance s'obtient par une libération du pouvoir qu'on les désirs sur le ressenti de chacun.

La quatrième vérité est celle du chemin menant à la fin de la souffrance. Pour que les désirs disparaissent complètement il faut traverser les « huit grands niveaux de la justesse » : avoir un point de vue juste et objectif (comprendre les « quatre nobles vérités »), avoir une tournure d’esprit juste (se libérer de la concupiscence, de la mauvaise volonté, de la cruauté et de l’iniquité), fournir des efforts justes (éviter et surmonter les mauvais penchants), avoir une parole juste (éviter le mensonge, et le commérage, l’utilisation de mots grossiers et les discours creux), avoir un comportement juste (ne pas tuer, voler, et mener une vie sexuelle dissolue), avoir un mode de vie juste (choisir des activités qui ne nuisent à aucun être vivant), avoir une concentration juste et rigoureuse (concentration de l’esprit sur la méditation pour provoquer l'extase de la conscience qui amène l’illumination) et avoir une attention juste et précise (l'écoute du corps, des sensations, et de l’esprit).

La doctrine sur « la libération dans la plénitude » proclamée par Bouddha et transmise de génération en génération en langue ancienne (le Pali) porte le titre de Dhamma. La communauté fondée par Bouddha, et appelée Sangha, existe toujours sous son aspect originel en Birmanie, en Thaïlande, au Cambodge et au Laos. Le Sangha est un des plus anciens ordres monastiques au monde qui profite à tous ceux qui veulent vraiment consacrer leurs vies à l’obtention du "but supérieur" : la libération des souffrances du monde. On appele Bouddha, Dhamma et Sangha les « Trois joyaux », Joyaux très importants pour un bouddhiste. Pour devenir bouddhiste, l’Homme doit s'en servir comme repères dans la vie :

La doctrine de Bouddha se distingue donc des autres grandes religions par son but principal : la libération interne à par une façon juste de penser, par un comportement juste et par une discipline spirituelle. Tout événement est la conséquence d’une cause ou d’un ensemble de causes et devient lui-même la cause d'autres conséquences. Ainsi chaque homme récolte ce qu’il a semé. Des faits vertueux amènent à de bons résultats, de mauvaises actions provoquent de mauvais effets.

Une des variantes du bouddhisme, répandue dans la région tibétaine de la Chine, en Mongolie et dans certaines principautés himalayennes, s’appelle le Lamaïsme.

Synthèse et traduction par © Pavel Ageychenko
A lire aussi :